Page 8 - Marcel Moreaux-oeuvres-1
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Fini son travail à la banque, Marcel devenait l’homme de son café
            chantant et accueillant, où il faisait bon vivre en compagnie de braves gens.
            Il lui a donné de l’e@tension. Un bon restaurant y attirait les voyageurs,
            la présence joyeuse de hôte et l’aménité de son épouse faisaient le reste. Qui
            ne connaissait, audelà même des confins de la Gaume, en France, au
            Cercle Gaumais de Bruxelles, cet homme au teint rosé, à l’eil pétillant de
            malice, à la parole chaude et sympathique, à la mimique si eapressive?
            Les  allusions  piquantes  et  amusantes,  les  bons  mots,  les  refrains
            entraînants naissaient sur ses lèvres comme des fleurs dans les champs.
            C’est dans son café parmi ses clients et amis que furent créées ses pièces à
            dire ou à chanter : À la fanténe, An tue l’pouché, La bascule, Les
            crombires, A la veie, La T.S.F., À la turbine, Ma gazette, La
            noce ... et tant d’autres (il y en a 700, peut-être plus) dont on se souvient
            aujourd’hui avec émotion.
                Mais Marcel Moreaux ne chante pas seulement dans son café. Fêtes
            de familles, fêtes de villages, séances patriotiques dans la vallée de la
            Semois se passent rarement sans lui. La participation du chansonnier de
            Sainte-Marie est toujours un gage de succès. Il suffit de rappeler la soirée
            de Moiry, dans les Ardennes françaises, qui eut lieu dans une scierie
            aménagée en salle de fêtes. Il y fit sensation. Pratiquement seul sur scène
            de 19 heures à 2 heures du matin, il chanta ou récita 52 chansons et
            poèmes de sa t açon. Prix d’entrée et collectes rapportèrent une somme telle
            que l’église de l’endroit put être dotée d’un superbe chemin de croix.
                Marcel Moreaux fut aussi le premier chansonnier gaumais osant
            affronter le micro de la radio. Il t aut signaler sa participation à l’éphémère
            Radio-Arlon, en 1929. Ses clients, ses amis n’oublieront jamais le choc
            ressenti en entendant alors pour la première t ois sa voix «lointaine»
            retransmise sur les ondes. Il fut également de l’équipe de Radio-Ardennes,
            cette belle et courageuse initiative luxembourgeoise d’avant 1940.
                Mais le théâtre également sollicite l’intervention de Marcel Moreaux.
            Combien de pièces n’a-t-il pas écrites qui furent jouées dans nos villages de


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