Page 34 - Marcel Moreaux-oeuvres-1
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DANS MON METIT CAFÉ
Sur l’air «Derrière les volets»
Dans mon petit café retiré du village
Après avoir connu la guerre et ses tourments,
Je rentrais malheureux, blessé, souffrant, sauvage
N’ayant plus à l’esprit que la vision du sang.
Mais petit à petit mon âme si meurtrie
I
Fut ranimée au feu de ma franche gaité
Je retrouvais ma voix pour chanter la Patrie
Maudire de la guerre les atrocités.
Pour les infortunés fauchés par la mitraille
Les monuments et les cultes du souvenir
Conscient du devoir, comme aux rudes batailles
J’ai chanté pour l’œuvre qu’il fallait soutenir.
Refrain
Dans mon petit café, retiré du village
Je suis comme l’oiseau égayant les bosquets
Charmant le voyageur s’arrêtant au passage
Pour ranimer son cœur de mes joyeux couplets.
Je ne puis refuser étant même morose
De distraire chez moi mes clients, mes amis
La gaité par le monde est de si fameux prix
Qu’elle sait nous tresser une vie de rose.
II
Et plus tard quand ma voix n’aura plus une corde
Pour relancer encore de mes sujets Gaumais
Que chez nous la chanson ne reste jamais morte
Vous souvenant de moi, répétez mes couplets
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