Page 9 - Les paumes su les èteules
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Préface




               Le grand philologue Jean HAUST, qui mourut en 1946, passait une partie de
           ses vacances à Sainte-Marie-sur-Semois d’où il rayonnait à la recherche des richesses
           dialectales du pays gaumais.
               Il ne se doutait guère que, non loin de son village de prédilection, grandissait un
           poète wallon qui allait, au cours des années 52, 53, 54, 55, 57 et 59, cueillir des
           lauriers et trouver en Frédéric KIESEL son biographe enthousiaste.
               Quel charme dans les aventures de Djean d’ Mady contées en un long poème de
           quelque 1.200 vers!
               Quel esprit d’observation dans le poème : «Si les grands bos savint causè» que
           l’auteur lut en 1955 à Habay-la-Neuve, lors de la bénédiction de la forêt!
               Dans une étude de choix qui a retenu l’attention des amis des lettres wallonnes,
           l’excellent connaisseur de nos dialectes, le Major RIVIERE, a célébré les qualités
           littéraires  d’Albert  YANDE  dans  Vers  l’Avenir  et  dans  L’Avenir  du
           Luxembourg.
               Et voici, pour 1961, un nouveau recueil de poèmes de la même veine, de la même
           tendresse nostalgique, de la même fraîcheur et d’une harmonie qui chante son rythme
           à trois temps.
               Glanons au hasard quelques vers martelés par cette musique du parler gaumais :
           Dju m’ souvins / d’eun’ vouyète
           Gne-m in djou / qu’ dju n’ la r’grète.
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           Mâs s’ dj’ â brâ / pa des côeps, / à la neût / dju l’ roubliye
           Pou n’ wârdi / qu’ la souv’nance / des lucâyes / du bounheûr.
           ............................................
           I gnè p’tète / qu’in bounheûr,/ c’est l’cé qu’on baye aus-autes
           ............................................
           Èt m’ vi cœûr /tout pèsant / èt d’ l’anôuye djusqu’ au rez ...
           ............................................


               Telle est la note dominante de plusieurs morceaux de ce recueil, car Albert Yande,
           qui a gardé son amour à la terre maternelle, souffre du mal des déracinés qui se
           plaisent à revivre leur passé, leur passé tout plein des souvenirs de leur enfance.
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