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Jean Mergeai

Né à Mortinsart le 21 avril 1927.
Décédé à Arlon le 30 octobre 2006.

 
© Jean-Luc Geoffroy
       

   Écrivain régionaliste... Il en est pour qui ce terme comporte une connotation quelque peu péjorative. Et pourtant, que de charme dans cette œuvre qui, à travers des détails apparemment anodins, voire futiles, poursuit la vérité profonde d’un terroir et d’une époque. Du particulier au général, de l’anecdotique à l’humain, il n’y a parfois que la différence d’un regard et d’une expression. L’œuvre littéraire de Jean Mergeai, c’est ce regard, tendre et lucide, nostalgique et léger. C’est cette expression immédiate, claire, reflet souvent fidèle d’un parler gaumais simple et si riche à la fois. L’œuvre littéraire de Jean Mergeai, c’est un besoin d’arrêter le temps, de transcrire l’éphémère, le banal, mais un banal si subjectif, un banal aujourd’hui si lointain qu’il en devient irremplaçable. Commencée par des ouvrages assez brefs, nouvelles, récits ou courts romans, cette œuvre se continue maintenant par la série romanesque Le schiste et la marne dont le troisième volume vient de paraître (réédition chez Racine). La manière a évolué, la perspective s’est élargie, mais la matière est restée la même. Comme l’étaient ses nouvelles, les derniers romans de Jean Mergeai sont l’œuvre d’un homme honnête, fidèle à lui-même, à ses racines, à ses souvenirs et à ses affections. C’est là ce qui fait leur mérite, leur valeur et leur succès.
     Jean Mergeai a fait ses humanités gréco-latines au Collège Saint-Joseph de Virton, puis à l’Athénée Royal d’Arlon. Il est licencié en droit de l’Université libre de Bruxelles, et a suivi une formation en criminologie. Il a été successivement surveillant aux Athénées de Jodoigne et d’Etterbeek; Substitut du Procureur du Roi au Congo belge de 1957 à 1960. Substitut puis Juge au Tribunal de Première Instance à Arlon, il est depuis 1983 Président des Tribunaux de Commerce d’Arlon et de Neufchâteau. Marié à Liliane De Vos, il a trois fils.
     Une vie sans histoire donc, de magistrat et de père de famille. Mais aussi une curiosité intellectuelle toujours en éveil, de nombreuses correspondances littéraires avec des écrivains français et belges célèbres, et une attention constante portée à la littérature et aux écrivains luxembourgeois.

     Membre de l’Académie luxembourgeoise depuis 1968, Jean Mergeai en a été le Président de 1977 à 1982. L’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises lui a attribué à deux reprises le prix Georges Garnir. Lui ont aussi été décernés le 2e prix des Compagnons d’Athéna et le prix Adrien de Prémorel.


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