Évocation par Émile
Pêcheur (Saint-Hubert)
Paul Siméon est né à Arlon le 25 novembre 1922. Il est arrivé
à Saint-Hubert à l’âge de deux ans, son père, étant gendarme,
venait d’être désigné pour la brigade locale.
Il
va faire partie du groupe d’enfants du Fays qui tous les jours
se réunissaient sur la place aux cinq marronniers pour des
parties interminables de football. Paul était attendu comme le
messie car nous ne « schootions » que dans des
balles mousses et lui possédait déjà un vrai ballon, à son
apparition accueillie par « Vla Siméon ! » nous
poussions de cris de joie intenses.
Il
va suivre les cours de l’École Moyenne de l’État, six
primaires et trois moyennes. De mon côté, élève des Frères
Maristes, je suis aussi les cours des primaires et des
moyennes. Tous les deux nous nous trouvons dans une impasse
car à l’époque les établissements scolaires de la ville se
limitaient à cet enseignement : primaires et moyennes.
Nous allons continuer nos études à l’Institut Sainte Marie des
Frères Maristes à Arlon, moi en 1937 lui m’y rejoint en 1938,
moi à l’école normale et lui aux humanités. Nous y coulons des
jours heureux jusqu’au dix mai 1940.
Réveillés comme tout Arlon à quatre heures du matin par le
vacarme des ponts qui sautent nous allons prendre les chemins
d’une longue évacuation, cinquante étudiants et trois Frères,
qui nous conduira en Ardèche. (1)
Là,
dès la deuxième semaine, il est désigné avec six autres de
notre groupe pour monter à la défense passive de Paris. Paris
étant déclarée ville ouverte ils seront rejoints par les
Allemands qui entrent dans la ville sans tirer un coup de feu.
Il a dès lors la possibilité de rentrer en Belgique fin juin
où il ne retrouve pas ses parents évacués aussi.
Ses études terminées en 1943, il entre au Ministère de la Justice.
Multipliant et réussissant les examens, il
entre dans les années cinquante à la
Communauté Européenne à
Strasbourg où il travaillera pendant trente-cinq ans. Il
revient vivre sa retraite à Florenville dans la maison de ses
grands parents avec son épouse et sa fille.
Il se met à écrire en gaumais adoptant une orthographe
phonétique très personnelle qu’il défend avec bec et ongles.
Il est membre de l’Académie du
Patois Gaumais.
Il s’éteint à Sainte Ode dans l’aile des insuffisants
respiratoire le 8 avril 2008.
Document
aimablement transmis par Pierre Otjacques, Président du MPA
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