Page 7 - Georges Themelin
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Avant-propos
Composer un dictionnaire est une gageure. Un dictionnaire «traductif», c’est plus
encore un pari osé. Quand il s’agit d’un outil qui permet d’écrire dans un dialecte, c’est
presque une folie.
Pourtant, Georges Themelin est bel et bien sain d’esprit. Il nous avait livré une première
mouture de son dictionnaire français-lorrain (quitte à faire encore bondir quelque bouillant
Gaumais ultra, rappelons que tous les Gaumais sont des Lorrains, mais que l’inverse n’est pas
nécessairement vrai) voici quelques années. L’ouvrage est introuvable aujourd’hui. Alors
notre grand amateur de patois gaumais (redondance qui permet de distinguer l’habitant et le
langage) s’est mis en tête de compléter son premier travail. Et, lecteur, vous avez le résultat
entre les mains.
Celui-ci serait donc complet, cette fois? Georges lui-même s’esclafferait sans doute si
on faisait mine de l’affirmer. La première édition était le résultat d’un long travail, on s’en
doute. Cette deuxième édition, largement revue et augmentée, est le fruit d’années de
recherche, de comparaisons, de mise en forme.
Ce dictionnaire est donc celui DU patois gaumais, du VRAI, du SEUL? Tenter de le
faire croire serait mentir au lecteur et faire fulminer ceux qui en parlent une version un
tant soit peu différente. Mais tout comme le Dictionnaire encyclopédique des patois de Gaume
que publiait l’Académie il y a quelques années sous la houlette du regretté Roger Moreau,
l’ouvrage est une base, un portail. Et il ne vient en rien faire double emploi avec ledit
dictionnaire puisque ce dernier est gaumais-français alors que Georges Themelin, de son
côté, part du français vers le gaumais.
L’une des qualités essentielles de ce dico est de donner, pour beaucoup de mots
spécifiques au gaumais, des expressions, voire des dictons du terroir. Avec, on s’en doute,
une saveur que l’on ne retrouve que dans les dialectes...
La partie grammaticale est aussi importante. Elle servira probablement de base à tous
ceux qui voudraient mieux comprendre voire même apprendre le gaumais. Et si l’ouvrage
présente un aspect didactique, on se souviendra que Georges a été instituteur de métier
d’une part, et que, de l’autre, il a donné pendant de nombreuses années des cours de
patois.
Rappelons aussi que Georges Themelin a publié plus d’un ouvrage en gaumais, qu’il a
écrit des chansons pour son épouse, Cécile Liégeois, chansons éditées en CD, sur des
musiques de Cécile et de son frère Jean-Marie, et où l’interprète donne également
quelques siens textes.
La Gaume et les Gaumais doivent donc un vrai merci à l’auteur de ce nouveau
Dictionnaire français-gaumais.
Jean-Luc Geoffroy