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l’Ordre de la Couronne, Plaquette des écrivains wallons Anciens
Combattants.
Il était juste aussi qu’un homme de la trempe de Marcel Moreaux, fut
salué une dernière fois par un jeune poète. Albert Yande évoqua les
caractéristiques du chansonnier, de l’homme de théâtre et de l’auteur de
charmantes pièces de vers. Observateur pénétrant et amusé des mœurs villa-
geoises, satirique, sans méchanceté, Marcel Moreaux, par son exemple, sa
parole, son action, fut pendant quarante ans l’incomparable animateur
culturel de nos villages. Toujours sur la brèche, il n’eut pas le temps
matériel de polir ni ses chansons, ni ses poèmes. On peut même écrire que
sa production littéraire était essentiellement destinée à être dite et non
publiée. Car il était interprète merveilleux de ses propres œuvres. Il n’y eut
jamais, dans notre région, un comédien d’une classe aussi remarquable.
L’extrême mobilité de ses traits donnait au moindre mot dit par lui une
valeur insoupçonnée. Marcel Moreaux était un véritable artiste. On peut
ajouter qu’il comptera parmi les bienfaiteurs de son pays. Son rôle
d’éducateur, par le truchement de la chanson et du théâtre humoristique,
avait une véritable portée sociale. Il a peint les mœurs, les travers, les
charmes, le pittoresque, les forces et les faiblesses des gens de nos villages et
le peuple a ri de bon cœur en se reconnaissant dans les images plaisantes
que lui offrait, en chantant, un ami de tous les jours.
Marcel Moreaux a semé autour de lui du bonheur et de la joie.
Sa mémoire ne s’éteindra pas dans ce pays gaumais qu’il a tant aimé
et si bien servi.

E. P. FOUSS

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