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Fini son travail à la banque, Marcel devenait l’homme de son café
chantant et accueillant, où il faisait bon vivre en compagnie de braves gens.
Il lui a donné de l’e@tension. Un bon restaurant y attirait les voyageurs,
la présence joyeuse de hôte et l’aménité de son épouse faisaient le reste. Qui
ne connaissait, audelà même des confins de la Gaume, en France, au
Cercle Gaumais de Bruxelles, cet homme au teint rosé, à l’eil pétillant de
malice, à la parole chaude et sympathique, à la mimique si eapressive?
Les allusions piquantes et amusantes, les bons mots, les refrains
entraînants naissaient sur ses lèvres comme des fleurs dans les champs.
C’est dans son café parmi ses clients et amis que furent créées ses pièces à
dire ou à chanter : À la fanténe, An tue l’pouché, La bascule, Les
crombires, A la veie, La T.S.F., À la turbine, Ma gazette, La
noce ... et tant d’autres (il y en a 700, peut-être plus) dont on se souvient
aujourd’hui avec émotion.
Mais Marcel Moreaux ne chante pas seulement dans son café. Fêtes
de familles, fêtes de villages, séances patriotiques dans la vallée de la
Semois se passent rarement sans lui. La participation du chansonnier de
Sainte-Marie est toujours un gage de succès. Il suffit de rappeler la soirée
de Moiry, dans les Ardennes françaises, qui eut lieu dans une scierie
aménagée en salle de fêtes. Il y fit sensation. Pratiquement seul sur scène
de 19 heures à 2 heures du matin, il chanta ou récita 52 chansons et
poèmes de sa t açon. Prix d’entrée et collectes rapportèrent une somme telle
que l’église de l’endroit put être dotée d’un superbe chemin de croix.
Marcel Moreaux fut aussi le premier chansonnier gaumais osant
affronter le micro de la radio. Il t aut signaler sa participation à l’éphémère
Radio-Arlon, en 1929. Ses clients, ses amis n’oublieront jamais le choc
ressenti en entendant alors pour la première t ois sa voix «lointaine»
retransmise sur les ondes. Il fut également de l’équipe de Radio-Ardennes,
cette belle et courageuse initiative luxembourgeoise d’avant 1940.
Mais le théâtre également sollicite l’intervention de Marcel Moreaux.
Combien de pièces n’a-t-il pas écrites qui furent jouées dans nos villages de
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