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soldats de jouer des revues plus ou moins plaisantes ou satiriques sur la vie
militaire du moment. Marcel Moreaux y fut bientôt à son affaire. Sa
vocation d’homme de théâtre se révéla dans la mise au point des pièces
jouées, dans la rédaction des teztes et dans les activités du comédien. Il écrit
des refrains de circonstance sur des airs connus et il les chante. Au cours
de ses congés à Paris, il fréquente les cabarets de Montmartre, lie
connaissance avec Dominique Bonneau, Mayol et passe même un tour de
chant, non sans succès, sur la scène du Moulin de la chanson.
Cette longue présence au front n’allait pas sans risque ni danger.
Marcel y fut blessé deux fois. La première fois le 19 octobre 1917 et la
seconde, assez grièvement, à Abeele, lors de la dernière offensive, le 15
octobre 1918.
L’armistice du 11 novembre le surprend en convalescence à Paris.
C’est la fin de la guerre et bientôt le retour du soldat au pays où
l’attendent une famille en deuil, une maison pillée et le souci d’une
existence nouvelle.
Il fonde un foyer, et reprend le café de la gare à Ste-Marie, où s’est
déroulée son enfance. Le cadre de sa vie future est fiaé. C’est dans ce
milieu, pour lui idéal, parmi les villageois qu’il connait et qu’il aime,
cultivateurs, ouvriers, employés, commerçants ainsi que les notables de la
région, qu’il se livrera à ses occupations professionnelles, familiales et
sociales. Nous sommes dans les années 1920 à 1930. Il monte alors la
fameuse troupe théâtrale du «Zig-Zag-Club» : une cinquantaine de
sociétaires avec casquettes officielles et un magnifique local aménagé au café
Yande.
Il entre à la banque de la Société Générale pour laquelle il tient
l’agence d’Etalle. Travail, vie culturelle, oeuvres de bienfaisance sont les
trois rubriques sous lesquelles peuvent se grouper les activités de Marcel
Moreaux. Toutes se réclament des qualités d’un homme de cœur. Car c’est
la marque propre de ce Gaumais de Sainte-Marie de se montrer en toute
circonstance: bon, enjoué et prêt à servir ses concitoyens.
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