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MARCEL MOREAUX




                Marcel Moreaux est né le 15 janvier 1893 à Poncelle (Tintigny) et
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            il est mort à Sainte-Marie-sur-Semois le 1    janvier 1960.
                C’est un enfant de la Semois, la belle et méandreuse rivière qui unit
            la Gaume à l’Ardenne. Dans son ascendance paternelle, on compte de
            nombreux  musiciens.  Ils  étaient  connus  de  partout,  ces  Moreaux
            musiciens, clarinettistes et joueurs de violon sans qui une fête de village
            n’aurait pas eu d’éclat. Et Marcel a été le riche héritier de ces joyeua
            compères, chanteur, boute-en-train et conteur de bonnes histoires. Dès sa
            plus tendre enfance, il manifeste des qualités charmantes qui deviendront
            plus tard, chez l’homme, des traits de caractère : complaisance, douceur,
            jovialité, imagination avec cependant une mesure et une retenue dont il ne
            se départira jamais.
                Le petit Marcel, sans être cependant ni bagarreur ni casse-cou, aimait
            avec passion tous les jeux de son age. Quel plaisir pour lui d’aller à la
            pêche, d’accompagner ses camarades dans les vaines pâtures pour y garder
            les vaches jusqu’à la tombée du soir et cuire des pommes de terre en robe
            des champs, sous la cendre, jusqu’à en oublier l’heure du retour à la
            maison. Ces rentrées tardives devaient être assez fréquentes et lui avaient
            valu  des  remontrances  maternelles  qui  eurent  un  soir  un  dénouement
            inattendu. La porte de la maison était fermée à clé et, sur le seuil, un
            baluchon contenant un demi-pain, l’attendait, solitaire et significatif. On
            lui avait infligé la punition dont il avait été menacé. L’enfant ne poussa
            ni cri de désespoir, ni de révolte. Et tel était déjà son sentiment inné de la
            justice, qu’il ramassa son paquet et lentement tourna le dos à la maison
            pour aller  s’asseoir sous le marronnier. Il baissait la tête et semblait
            réfléchir à son malheureux destin d’enfant renvoyé, pour indignité, de la


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