Page 703 - Georges Themelin
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Voler


                    Voiture à deux roues : ène cârriole, ène calèche.
                    Voiture à deux roues et un seul banc : in châr à banc.
                    Voiture à bras : ène tcharrette à bras.
                    Voiturer : voiturer, tcharrîr.
                    Voiturage : el voituradge, el tcharriadge.
               Voix : la voix.
                    Elle est claire (pron. clére), jeûne, djusse (juste), fausse, grosse, raûque pètite (enfantine),
                    faîbe (faible), qu’on n’oût m’ (inaudible), criârde.
                    Une voix chevrotante : ène voix qui trabelle (qui tremble), qui belhette (qui chevrote.)
                    Parler à voix basse : caûser tout bache.
                    Parler avec une voix forte : caûser foût haût, avoir in bon creûx, avoir ène voix coumme
                    el tounnére.
                    Il a une voix forte : i-l è ène voix à ravîr in moût (il a une voix à réveiller un mort.)
                    Il m’a dit ça à voix mi-haute (entre haut et bas) : i m’è dit ça atère haut èt bache (ce n’est
                    pas secret mais il vaut mieux ne pas trop l’ébruiter?)
                    Il n’a pas une belle voix : i-l è ène voix pou ècri (il a une voix pour écrire.)
                    Il a perdu sa voix : i n’sait pus caûser, i n’sait pus crâler, gn’è pus rin qui soûrte (il n’y a
                    plus rien qui sort.)
                    Il n’a pas voix au chapitre : i n’è rin à dère.
                    Il n’a pas eu assez de voix pour être élu : i n’è m’ eû assez d’voix pou passer.
               Volaille : la pouill’trie (aussi poulaillier.)
                    Dessous du ventre d’une volaille : el pouni.
               Volant : el volant.
                    En pan de chemise : a panî volant.
               Volée
                    Il l’a rattrapé à la volée : i l’è rattrapé à la vole.
               Voler (oiseaux) : voler, r’voler, ervoler (à nouveau.)
                    S’envoler : s’avoler.
                    Voltiger, voleter : vol’ter, r’volter ou ervolter (à nouveau.)
               Voler (prendre) : voler, gauler, barboter, caressi, chauffi, cîler, rapiner, raûfler, chiper, strougni
                    (gruger,  escroquer),  acciper  (voler  furtivement),  chouffler,  prenre,  dèpouili,  râfler,
                    pillarder (piller), avoir des pattes à crotchets, rober, robiner, haper, agritchi (agripper),
                    escofîr, soulver, grûgi, aciper (prendre rapidement ou par tromperie), s’agrachi les pattes
                    (s’engraisser les pattes.)
                    Voleur : in voleûr (volresse, ène voleûse), in barbotâ, in strougnâ, in côpâ d’boûche
                    (un coupeur de bourse), in (franc) voleûr, in chipâ.
                    S’il a l’occasion, il pourrait voler : i n’est m’ pus hounnîte què ça (il n’est pas plus honnête que
                    ça), i n’y roîte mi d’trop près (il n’y regarde pas de trop près – si ça lui appartient ou pas.)
                    On m’a volé (des pommes par ex.) : on è ètu à (mes peummes.)
                    Voler un voleur, ce n’est pas voler : voler in voleûr, cè n’est m’voler.
                    Être complice d’un voleur est aussi grave que voler : el çou qui tint la chieulle èn fât m’
                    mieux què l’çou qui happe (celui qui tient l’échelle ne fait pas mieux que celui qui vole.)
                    Quand un malhonnête se fait rouler, voler : c’est in voleûr qu’a vole in aûte (c’est un
                    voleur qui en vole un autre.)
                    Un voleur qui se fait voler, ça fait rire le bon Dieu : in voleûr qui s’fât voler, ça fât rîre el
                    bon Djeu.
                    Bien mal acquis ne profite jamais : ç’qui vint d’rif èrva à raf (ce qui vient malhonnêtement
                    repart vite.)
                    Il n’est pas défendu de voler mais de se faire prendre : ç’n’est m’dèfadu d’voler mâs dè
                    s’fâre pinci.
                    Il ne faut pas tenter les voleurs, il faut protéger ce qu’on pourrait voler : ç’qui est bon à
                    penre est bon à t’nu (ce qui est bon à prendre est bon à tenir.)
                    On est encore allé voler chez… : on è co ètu tchûz…
                    Regarde donc la voleuse : roîte don, la vol’resse.


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