Page 231 - Georges Themelin
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               Eau : l’âwe (= aussi le cours d’eau.)
                    Eau-de-vie : la goutte.
                    Eau répandue sur le sol : in pinaque, in reûle.
                    Eau bénite : l’âwe bènite.
                    Eau de toilette : don sent bon.
                    Faire du bruit en frappant l’eau : berdjaûder (v. éclabousser.)
                    Tripoter dans l’eau : : brich’naûder.
                    Jaillissement d’eau : ène brichâye.
                    Mes souliers prennent l’eau : mes solés pûjant.
                    Gorgé d’eau : anâwé, noyi.
                    Bruit que fait un sol gorgé d’eau, quand on marche : wachi.
                    Eau de vaisselle : l’âwâye.
                    Eau (qu’on boit) : don vin d’moineaû.
                    L’eau, ce n’est pas bon à boire : l’âwe ça n’vaut d’jà rin das les solés (l’eau, ça ne vaut déjà
                    rien dans les souliers.)
                    Eau ferrugineuse : l’âwe dè fîr (l’eau de fer.)
                    Eau de pluie : l’âwe dè plaûve.
                    Se jeter à l’eau : s’foute à l’âwe.
                    Mettre de l’eau dans le gaz : mette el tchin aveu les pouilles (mettre le chien avec les
                    poules.)
                    Clair comme de l’eau de roche : clair coumme dè l’âwe.
                    Beaucoup d’eau passera encore sous les ponts : i plûrait co là-d’sus (il pleuvra encore là-
                    dessus.)
                    S’amasser devant un obstacle qui l’empêche de couler : r’butiner.
                    Coulant en planches pour conduire l’eau : ène goudge.
                    Vidange de l’évier, bec verseur, descente d’eau : la goulette.
                    C’est autant cracher dans l’eau (c’est inutile) : c’est aûtant cratchi das l’âwe.
                    Il fait comme l’autre qui se jette dans l’eau de peur d’être mouillé : c’est coumme l’aûte qui
                    s’tape à l’âwe dè peûr d’ête fraiche quand i plut.
                    Il n’y a pas si belle eau qui ne se trouble : i gn’è d’si belle âwe qui n’sè broûye.
                    Il ne vaut pas l’eau dans laquelle on a fait cuire les œufs (il ne vaut rien) : i n’vaut m’ l’âwe
                    qu’on è cût les us.
                    Il a beaucoup de chance, il entrerait dans l’eau tout nu qu’il en sortirait avec des poissons
                    plein les poches : i vèrout das l’âwe tout nu qu’i-l a r’sortirout aveu des pèchons plî les
                    potches.
                    On ne change pas le cours des choses, l’eau va toujours au moulin : l’âwe va toudjous aû
                    moulin.
                    S’il va bien à l’eau, il n’aura pas soif : la femme qu’il a épousée ne fait pas grand-chose, il
                    dervra tout faire lui-même : s’i va bin à l’âwe, i n’arait m’ soi.
               Ébahi : esbaûbi, èbawi, èpaté (v. étonné, éberlué.)
                    S’ébahir : s’esbârer.
                    Il est ébahi : i-l est tout paf, i n’a r’venrait m’ (il n’en reviendra pas), on dèrout qu’i-l è vû
                    l’djâbe viti en soldât (on dirait qu’il a vu le diable vêtu en soldat.)
               Ébaucher (un ouvrage) : èbaûtchi, ablontchi, dègaûtchi.
                    Ébauche : ène èbautche, ène ablontche.
               Éberlué : èwâré, èbâré, esbâré, esbaûbi, abaûbi.
               Éblouir : ablowti, ablouyti, ablawer.
                    Éblouissement : in èblouiss’mat.

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