Page 163 - Georges Themelin
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Conseiller
On ne connaît que ce qu’on a vu : on n’sè fât pont d’idée dè ç’qu’on n’è m’ vû (on ne se
fait pas d’idée de ce qu’on n’a pas vu.)
Il faut se connaître soi-même : on n’sè voit bin què si on s’rèwâte (on ne se voit bien que
si on se regarde.)
Il est bien connu : i-l est counneu coumme in vî tch’min (il est connu comme un vieux
chemin.)
Il a beaucoup de connaissances, c’est un spécialiste : i-l est farré (il est ferré), i-l a-n è das la
heure (il en a dans la tête.)
Pour bien connaître quelqu’un, il faut longtemps : pou bin counneute quèqu’inque, i faût
mîdgi in bitchet d’sé aveu lu (il faut manger une mesure de vingt litres de sel avec lui.)
Il faut mener les gens comme on les connaît : i faût moûner les dgens coumme on les
counneut.
On ne connaît les gens que quand on a besoin d’eux : on n’counneut les dgens què quand
on è bèsoin d’zoux.
Quand on connaît les misères des dgens, on reprend encore les – on considère – les siennes
comme moins graves : quand on counneut les misîres des dgens, on r’prend co les
siennes.
Tomber sans connaissances : tchûre faibe (pron. fép’) – (tomber faible), tchûre das les
peummes.
Il a mauvaise réputation : i-l est counneu coumme in maûvais sou.
Reprendre connaissance : rèv’nu à lu (revenir à lui.)
Il l’a fait en connaissance de cause : i savout ç’qu’i fayout.
À ma connaissance : d’après ç’què dj’sais.
Connaisseur : i s’y counneut (il s’y connaît), i sait ç’qu’ est bon, c’est ène fine gueûle
(gourmet.)
Connivence : la counnivence.
Ils sont de connivence : i s’attadant toudjous bin, i sant d’counnivence.
Conquérir : dèv’nu mâte.
Consacrer (religieux) : consacrer, élire : sauder.
Consécration : la consècrâtion.
Consacrer du temps : passer don taps.
Vous auriez une minute à me consacrer : v’arains bin ène minute pour mi.
Conscience : la conscience.
Soulager sa conscience : dètcherdgi sa conscience.
Il n’a rien sur la conscience : i n’è rin à s’rèprotchi (il n’a rien à se reprocher), i n’è rin su
les coûnes (il n’a rien sur les cornes.)
Prendre conscience : ès rade compte.
Conscient, lucide : bin à lu, qui è toute sa tîte.
Conscrits : les conscrits.
Consécutif
Trois jours consécutifs : troîs djous à la file, l’inque après l’aûte, troîs djous qui
s’cheugeant.
Conseiller
Donner habituellement des bons conseils : ête dè bon conseil, ête avisé.
On m’a conseillé ce médecin : on m’è r’coummandé ç’docteûr- là.
Conseil : in conseil (pron. consé.)
Conseil communal : el conseil communâl.
Sur les conseils de… : su les avis dè…
On peut donner des conseils, on n’est jamais certain qu’ils seront suivis : prîtchi èt s’fâre
oyi, c’est deûx (prêcher et se faire entendre, c’est deux.)
Conseil de la nuit, il n’y a rien de mieux (après une bonne nuit de sommeil), conseil de vin ne
vaut vraiment rien (dans l’ivresse) : conseil dè la nût, gn’è rin d’mieux, conseil dè vin
n’vaut fin rin (conseil de vin ne vaut vraiment rien.)
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