Page 217 - Georges Themelin
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Difficile
c’est l’djou èt la nût (c’est le jour et la nuit), c’est tout l’contraire l’inque dè l’aûte (c’est
tout le contraire l’un de l’autre.)
Les gens très différents ne se fréquentent pas : on n’voit djamâs assène l’agasse èt
l’carbeaû.
Il ne fait jamais rien comme tout le monde : faut toudjous qu’i fayiche aûtremat qu’les
aûtes (faut toujours qu’il fasse autrement que les autres.)
Ce n’est pas celui que vous croyez, même s’ils ont le même non : i gn’è pus d’in tchin
qu’on hutche… (il y a plus d’un chien qu’on nomme…)
Je ne suis pas comme toi : ti èt mi ça fât deûx (toi et moi, ça fait deux.)
Différemment : aûtremat.
Différer : r’mette à pus târd.
Difficile : molâji (molâjîte), malâji, deur, rude, compliqué.
Il est difficile : i-l est difficile i-l est narou (à table, pour le travail, exigeant, rouspéteur.)
Une période difficile : ène maûvaise ou ène lâde passe.
C’est difficile : ça n’est m’ rin (ce n’est pas rien), c’est âque d’ingrât (c’est quelque chose
d’ingrat), cè n’est m’ âji, el bouquet est deur à avoler (le morceau est dur à avaler), c’est
a-n a mi s’a sorti (c’est à ne pas s’en sortir), cè n’est m’ ène pètite affaire (ce n’est pas une
petite affaire), cè n’est m’ âji d’avoir âji (ce n’est pas facile d’avoir facile.)
Ce n’est pas si difficile que ça : ç’n’est m’ el djâbe (ce n’es pas le diable), i gn’è m’ pus
d’affaire què ça (il n’y a pas plus d’affaire – de difficulté que ça.)
Ça n’a pas été difficile pour lui : i-l è fât ça coumme pou rîre (il a fait ça comme pour rire –
en se riant des difficultés.)
On croit toujours à l’avance que c’est plus difficile qu’en réalité : on fât toudjous l’djâbe
pus noir qu’i-n’est (on croit toujours le diable plus noir qu’il n’est.)
J’ai eu beaucoup de difficultés pour : dj’â eû bin don combat pou.
C’est plus facile à dire qu’à faire : dère èt fâre c’est deûx (dire et faire, c’est deux), c’est pus
âji à dère qu’à fâre.
C’est plus difficile que vous croyez : v’avez vite dit, là, vous-aûtes (vous avez vite dit, là,
vous autres.
C’est trop difficile pour quelqu’un de mon âge : cè n’est m’ à m-n âdge qu’on fât des culs
d’bourrî (ce n’est pas à mon âge qu’on fait des cumulets.)
C’est trop difficile pour toi : c’est trop tchaud pou ta rheume (c’est trop chaud pour ton
rhume.)
Ça va être difficile : ça va sârrer (ça va serrer.)
Voilà la difficulté qui se présente : v’là l’nawe, qu’i dit l’soyou (voilà le nœud, dit le scieur.)
Être difficile, exigeant : fâre la p’tite boutche (faire la petite bouche.)
Il a bien des difficultés avec… : i-l è bin don combat aveu…, i-l è bin don fil à r’toûrde
aveu…
Ça s’est passé sans difficulté : djè l’arous fât a pichant (je l’aurais fait en pissant), c’è atu
coumme ène lette à la posse (ça a été comme une lettre à la poste.)
Il y a encore des progrès à faire avant d’y arriver : gn’è co des mîtches à mette (il y a
encore des manches à mettre.)
Plus il y a de difficultés, plus on risque de tomber, de se tromper : pus’ qu’i gn’è d’caillaûx,
pus’ qu’on trabuche (plus il y a de cailloux, plus on trébuche.)
J’irais malgré toutes les difficultés : dj’y vèrous su l’vate (j’irais sur le ventre.)
On a bien des difficultés sur la terre (chacun a son lot de problèmes) : on è bin don maû su
la tîrre.
Il y a des difficultés partout : les pierres sant deures à câsser partout (les pierres sont
dures à casser partout.)
Comme c’est difficile! : qué combat! (quel combat.)
Il n’est pas au bout de ses difficultés : i n’est m’ co au tchu d’ses roûyes (il n’est pas au
bout de ses sillons.)
Ça a été difficile, mais on y est parvenu : djè l’avans bin guîgni (nous l’avons bien gagné.)
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