Page 358 - Georges Themelin
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Impossible
Impossible : impossibe, mi possibe.
Il est impossible : i gn’è m’ moyen aveu lu.
À l’impossible nul n’est tenu : on n’sarout fâre l’impossibe (on ne saurait faire
l’impossible), est-ce què t’prenrous bin pa les tch’voux in djâbe qui n’a-n è pont (est-ce
que tu prendrais bien par les cheveux un diable qui n’en a pas), à blantchi in négue, on a
fât pou s’savon (à blanchir un nègre on en fait pour – on use tout – son savon), on
n’sarout blantchi in noir négue (on ne saurait blanchir un nègre noir), el pus bî coq èn’
pondrait pont d’u (le plus beau coq ne pondra pas d’œuf), on n’sarout sorti don satche
què ç’qui gn’è d’das (on ne saurait sortir du sac que ce qu’il y a dedans), on n’sarout fâre
sîgni ène pierre (on ne saurait faire saigner une pierre) .
C’est impossible de : i gn’è m’ moyen dè, ça n’peut maû (ça ne peut mal.)
C’est impossible de le savoir : on nè l’sarout savoir.
C’est impossible, inaccessible pour moi : djè n’l’arous sû fâre (je n’aurais su le faire), c’est
trop tchaud pou ma rheume (c’est trop chaud pour mon rhume), djè lâye ça pou les
çoux qui sarant l’fâre (je laisse ça pour ceux qui sauront le faire.)
C’est impossible de manger ça : allez mîdgi ça, là, vous.
Ça m’est impossible : djè n’sarous, là (je ne saurais pas.)
Ça pourrait bien arriver entre Virton et la semaine des quatre jeudis : ça poûrrout co bin
arriver atère Vîrton èt la s’mîne des quate djûdis.
Ce que tu racontes est impossible : oyi, ça s’est passé das ène ferme où ç’què les tchins
battant l’beûrre aveu la quoue (oui, ça s’est passé dans une ferme où les chiens battent le
beurre avec la queue.)
Imposte : ène imposse.
Imposteur : in menteûr, in charlatan.
Impôt : l’impôt, les contributions.
Ancien impôt sur le produit de la terre : el terradge.
Imposable : imposâbe.
Impotent : impotent, halotche.
Il est impotant : i n’sait pus martchi, i doit rester das ène pètite tcharrette.
Impraticable : impraticâbe.
Chemin impraticable : in tch’min qu’on n’y sarout m’ passer (un chemin qu’on – où on –
ne saurait pas passer.)
Impression : ène impression.
J’ai l’impression que c’est ça : ça m’fât l’effet d’ça (ça me fait l’effet de ça.)
J’avais l’impression que je tombais : djè pensous què dj’tcheujous (je pensais que je tombais.)
J’ai l’impression qu’elle va venir : dj’â idée qu’elle va v’nu.
Quand on est jeune, on a l’impression que le temps n’avance pas : quand on est jeûne i
sène toudjous què l’taps n’avance mi (il semble toujours que le temps n’avance pas.)
Il m’a fait bonne impression : i-l è l’air d’in houmme coumme i faût (il a l’air d’un homme
bien.)
Il m’a fait mauvaise impression : i n’mè r’vint m’ (il ne me revient pas.)
Impressionner : fâre dè l’effet (faire de l’effet), impressiounner.
Ça m’a impressionné : ça m’è fât âque (ça m’a fait quelque chose.)
Impressionnable : impressiounnâbe.
Impressionnant : impressiounnant, qui fât peûr, qui saisit.
Imprévisible : imprèvisibe, qu’on n’ s’y attadout m’.
Qui a des idées, des réactions imprévisibles : (in) braque, in haute-aû-lon, in saûte-aux-
blosses.
Imprévoyant : imprèvoyant, qui n’sondge mi à pus târd (qui ne pense pas à plus tard.)
Il faut être prévoyant : el taps qu’l’avoûne crèche, el tchèvaû s’rait crevé (le temps que
l’avoine pousse, le cheval sera crevé – il faut prévoir sa nourriture avant la prochaine
récolte.)
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