Page 531 - Georges Themelin
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Prendre


                    Je préfère un verre d’alcool : dj’îme autant ène goutte.
                    Préférable : prèfèrâbe.
                    C’est péférable : c’est mieux ainla, ça vaût mieux.
               Préjudice : in prèjudice.
               Préfet : el prèfet.
               Préjudice : in prèjudice (v. dommage.)
                    Causer un préjudice : fâre don toûrt.
               Préjugé : ène idée toute fâte.
                    On ne saurait préjuger du résultat : on n’sait co rin, on n’sarout co rin dère (on ne saurait
                    encore rien dire.)
               Prélasser (se) : ès prèlassi.
               Prêle : la quoue d’tchat.
               Prélever : prèl’ver, a prenre in paû.
               Prématuré : qui vint trop tot.
                    Pour un bébé : i-l è v’nu avant l’heûre, avant s’taps.
                    C’est prématuré : c’est co trop tot (c’est encore trop tôt.)
               Préméditer : y sondgi à l’avance.
                    C’était prémédité : gn’è longtaps qu’il y sondgeout (il y a longtemps qu’il y songeait), i-l
                    avout calculé s’côp (il avait calculé son coup.)
               Premier : el premî.
                    Premièrement : premièr’mat.
                    Premier arrivé, premier servi : premî arrivé, premî servi.
                    Il est parmi les premiers : i-l est das les premîs.
                    Il est tombé la tête la première : i-l est tchû la tîte pa d’vant.
                    Des morceaux de premier choix : des bîs bouquets.
                    Au premier abord : aû premî côp, pou coummaci (pour commencer.)
                    Le premier venu : el premî v’nu, n’impoûrte qui.
                    Ce n’est pas toujours ce qui balance qui tombe le premier : cè n’est m’ toudjous ç’qui hosse
                    qui tchût l’premî.
                    Le premier-né : el pus vî, l’premî afant.
               Prémonition
                    Les  animaux  sentent  les  choses  à  l’avance  :  mettans-nous  à  chuâye,  les  coqs  y  sant!
                    (allons vite- à l’abri, les coqs y sont – déjà.)
               Prémunir (se) : s’garanti, s’prèmuni.
               Prendre  :  prenre,  penre,  r’prenre  ou  rèprenre  (reprendre)  –  part.  passé  :  prins,  (prinche);
                    ratiboiser (prendre tout.)
                    Prendre avec les bras, brasser : brassi.
                    Prendre dans la main, poigner : pougni.
                    Prendre avec les mains, empoigner : apougni, agritchi, accrotchi, tènu.
                    Prendre, pincer  attraper (pour une autorité-garde champêtre)  : pinci,  gadgi  (donner une
                    amande), cafîre, attraper.
                    Ça commence à prendre (à pousser) : ça coummace à prenre.
                    Prendre furtivement, par surprise : acciper.
                    Prendre, voler (v. ce mot) : happer, soul’ver.
                    Prendre, s’approprier : accaparer, prèl’ver, fâre main basse, escroquer (v. voler.)
                    Prendre de mauvaise part : prenre à maû, voir maû-vlati.
                    Je  ne  sais  pas  comment  il  s’y  est  pris  :  djè  n’sais  coummat  ç’qu’  i-l  è  fât  s’compte
                    (comment il a fait son compte.)
                    Prise (de bec, de tabac) : ène prîse.
                    Je n’ai pas de prise : djè n’â pont d’prîse.
                    S’en prendre à : s’a prenre à.
                    Il s’y prend mal : i n’è pont d’allure (il n’a pas d’allure.)





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