Page 611 - Georges Themelin
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Savoir
Sauter brusquement sur quelqu’un : sauter su la crête ou su la bosse ou su l’crèpin ou su
l’paltot ou su l’cabu, ou su l’casaquin.
Saut : in saût (= aussi chute : i-l è fât l’saût (il est tombé), i-l è fât in vrai saût (il est tombé
lourdement), i-l è fât in valdingue.
Saut, danse : in rigodon.
À saute-mouton : à crau-bèraud.
Sauterelle : ène saûtrale.
Sauvage : saûvadge.
Sauvage, indiscipliné : warache.
Sauvagerie : la saûvadg’rie.
Retourné à l’état sauvage : mâron.
Sauver : sauver.
Sauvé : chappé.
Une fois la rivière passée, nous sommes sauvés : la rivîre hoûte,djè sans chappés.
Il était très malade, mais il est sauvé : i-l atout foût malade, mâs i-l est chappé.
Sauver (se) : l’ver les guètes (lever les guêtres), ès saûver, filer, filer voûye, sè r’sauver ou
r’filer (se sauver chez soi.)
Voilà qu’il se sauve : vèl là voûye coumme el vat ou aûtant qu’i-l è d’pattes (très vite), le
voilà parti comme le vent ou «de toutes ses pattes» (v. filer, partir, rentrer.)
Se sauver discrètement (dettes, vol) : l’ver l’pid ou la savate (lever le pied ou la savate),
dèmènadgi à la clotche dè bos (déménager à la cloche de bois.)
Se sauver vite comme un jaillissement d’eau : brichi voûye.
Sauvetage : el saûv’tadge.
Sauvez-vous, filez : sauve (pr. sauf’), housse (ouste.)
Savate : ène savate (sandale.)
Savetier : in sav’tî, in gniaf (v. cordonnier.)
Réparer une chaussure : rassav’ter, r’sav’ter.
Réparation d’une chaussure : in rassav’tadge.
Savoir : savoir, ête aû courant.
Je le sais : djè l’sais bin.
Je ne sais pas : djè n’a sais rin, djè n’sarous dère, qu’est-ce què dj’a sais, là, mi (qu’est-
ce que j’en sais, moi.)
Sais-tu : sais-te (pron. sé-t’.)
Être au courant, connaître les subtilités : ête à la coule.
Si vous saviez! : si v’savains!
Ce n’est pas secret, tout le monde peut le savoir : tout l’monde el peut savoir, gn’è pont
dè s’cret.
Savez-vous : savez-v’, da (comme : il va encore le faire, vous savez : i va co l’fâre, da.)
Je n’en sais rien, moi : qu’est-ce què dj’a sais, là, mi (qu’est-ce que j’en sais, moi.)
Je le sais malgré que tu ne me l’aies pas dit, ou que tu l’aies caché : c’est m’pètit doigt qui
m’l’è dit (c’est mon petit doigt qui me l’a dit.)
On ne saurait le savoir, c’est possible : qu’est-ce qu’on sarout dère (qu’est-ce qu’on saurait
dire.)
Si on savait tout, on serait vite riche : si on savout tafât, on s’rout bintot riche.
Si on connaissait toutes les foires de Champagne, on n’en manquerait pas une (si on savait
tout à l’avance, …) : si on counn’chout toutes les foires dè Champagne, on n’a
manqu’rout pont.
Je donne ma langue au chat : djè baille ma langue aû tchat.
Il ne saurait pas le faire : i n’sarout l’fâre (on ne met pas la seconde négation.)
Ça se saurait : on l’sarout bin, alôrs (on le saurait bien, alors.)
Impossible de le savoir : on nè l’sarout dère (on ne saurait le dire.)
Et que sais-je encore : èt djè n’sais co d’tout quoi (et je ne sais encore de tout quoi.)
Personne n’en sait rien : qu’est-ce qu’on sarout dère.
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