Page 629 - Georges Themelin
P. 629
Soupe
Souiller : anichri (salir : v. ce mot) abriaûder, rabriaûder ou ranichrer (à nouveau.)
Souiller une feuille de papier : gachner.
Souillon : in toûillon, in niche vara, in nichrou, ène soûillon. (v. femme, homme sale.)
Soulager (se) : (ès) souladgi, enl’ver in (fâmeux) poids su l’estoumac’ (enlever un fameux
poids – de – sur l’estomac), tèrer in poid des èpaûles (tirer un poids des épaules), tèrer
ène belle èpine hoûrs don pîd (tirer une belle épine hors du pied.)
Prenez ça, ça va vous soulager : pernez ça, ça v’fârait don bin.
Soulager sa conscience : vûdi s’cœur (vider son cœur.)
Soulagement : in souladg’mat, ène dèlivrance (libération.)
Se soulager pour un homme (besoin naturel) : aller à la culotte, poser culotte.
Soulever (se) : (ès)soul’ver, l’ver.
Soulève ton pied : enleuve don t’pîd.
Ça me soulève le cœur : ça m’dègoûte.
Soulier : in solé, des bottines, des bas solés (souliers bas.)
Souliers de travail : des gros solés, des solés d’tous les djous.
Souliers du dimanche, plus fins : des bas solés, des solés don dîmatche.
Pointe du soulier : el bècré, el bec don solé.
Fausse semelle : l’âme don solé.
Je n’enlèverais pas mes souliers pour mettre ses savates (je n’échangerais pas ma situation
contre la sienne) : djè n’enl’vrous m’ mes solés pou mette ses savates.
Il n’y a pas si beau soulier qui ne devienne savate (tout finit par se dégrader, la beauté ne
dure pas) : i gn’è pont d’si bî solé qui n’dèv’niche savate.
S’éculer : câgni, aller à la câgne.
Réparer : sav’ter, rassav’ter.
Réparation : el ressav’tadge.
Réparateur : el sav’ti (v. cordonnier.)
Souligner : fâre ène ligne pa-d’zous.
Il a souligné mon retard : i m’è fât r’marquer qu’dj’atous trop târd.
Soumettre : fâre ployi (faire plier), fâre ècoûter (faire obéir), (ès) soumette.
Se soumettre : ployi la chine (plier l’échine), (ès) soumette.
Il m’a soumis des nouveaus projets : i m’è prèsenté des nûves idées (des idées nouvelles).
Il faut parfois se soumettre : pa des côps, i faût ployi là où ç’qu’on n’vèlout m’ s’abachi
(parfois il faut plier là où on ne voulait pas s’abaisser.)
Soumis : soumins (souminche.)
Soumissionner : soumissiounner.
Soumission : ène soumission.
Soupape : la soupape.
Soupçonner : douter su.
Je le soupçonne : dj’â idée qu’c’est lu, ça s’rout co bin lu, djè n’â pont d’fiance à lu (je
n’ai pas confiance en lui), djè parîrous qu’c’est lu (je parierais que c’est lui), gn’è des
tchances què c’est lu (il y a des chances que c’est lui), djè n’s’rous m’ pus ètounné qu’ça
qu’ ç’atiche lu (je ne serais pas plus étonné que ça que ce soit lui.)
Soupçon : in soupçon, ène doutance.
Soupçonneux : mèfiant.
Il est au-dessus de tout soupçon : dj’â fiance à lu, i n’peut maû (il ne peut mal – de faire
une bêtise.)
Soupe : la soupe.
Soupe utilisant l’eau dans laquelle on a cuit le boudin : la soupe à boudin.
Soupe avec légumes et vertèbres de porc sorties du saloir : la soupe à la chine.
Soupe trop épaisse : don morti (du mortier.)
Soupe trop claire : l’âwâye, la lapette.
Brouet : in brouat (soupe grossière, rustique.)
Bouillon de bœuf : la soupe à la tchâ d’bu.
– 629 –