Page 87 - Georges Themelin
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Beaucoup
Beau : bî, belle.
Comme c’est beau : qu’a bî, qu’a mou bî (très beau.)
d’belle = beaucoup, énormément; – i trablout d’belle : il tremblait énormément.
Je l’ai échappé belle : dj’â chappé belle.
Bel et bien : bel èt bin (aussi assez bien : gn’a-n avout bel èt bin (il y en avait assez bien.)
Ce n’est pas ce qui est beau qu’on trouve beau, c’est ce qui plaît : ç’n’est m’ el bî qu’est bî,
c’est ç’qui plât.
Il n’apprécie pas ce qui est beau : i n’sait ç’qui est bî (il ne sait pas ce qui est beau.)
La beauté : la bîté.
Se faire une beauté : s’arrandgi, ès rarrandgi, s’fâre bî (belle).
De toute beauté : foût bî.
J’ai eu beau l’appeler : dj’â eû (mou) bî l’appler.
Les plus belles choses finissent par devenir laides : toutes les rôses vènant cul d’chin
(toutes les roses deviennent gratte-cul.)
La beauté est affaire de goût : in lâd bouc suque bin ène belle gaye (un laid bouc donne
bien des coups de corne à une belle chèvre – une belle fille peut tomber amoureuse d’un
homme laid.)
Le plus beau coq ne pond pas d’œuf : el pus bî coq èn’ ponde pont d’u.
Avoir beau dire, beau faire : avoir bî dère, bî fâre.
Dormir à la belle étoile : dormi à l’huche (dormir à la porte, dehors.)
Tu es dans de beaux draps : ben vèt’ là prope (ben, te voilà propre.)
La beauté n’est pas éternelle : gn’è pont d’si bî solé qui n’dèv’niche savate (il n’y a pas de
si beau soulier qui ne devienne savate.)
Beaucoup : tout plî, bîcôp, bel èt bin, brâmat, taméd, ène masse dè, tant qu’i faût (tant qu’il
faut – autant qu’il est nécessaire), à tère larigot, à r’vade (à revendre), tant qu’on veut, des
masses, des mille èt des cent, ène saquante (quelques) (v. quantité.)
Il y en a beaucoup : gn’a-n è tant’ èt pus’, tout grêlé, tout griblé (tout criblé), à-z a-n ête
dégouté (à en être dégoûté), à n’savoir d’où les mette (à ne savoir où les mettre), à sailles
(à seaux), fin plî (tout à fait plein), à dèv’nu fou, què c’est à n’mi croire (à ne pas croire), à
n’savoir quoi z-a fâre (à ne savoir qu’ en faire), gn’a-n è mou, i-l a-n est tout cousu (il en
est tout cousu), à flache, à r’doche, rapli, à mambourniche, ène trellâye.
Il y avait beaucoup de gens : i gn’avout brâmat des dgens, gn’avout ène hardelâye dè
dgens, tout plî d’dgens, bin des dgens (bien des gens), des tâs d’dgens (des tas de gens.)
Ç’atout noir dè monde.
. Les nombreux enfants de la famille : ène liternâye d’afants.
Il y a beaucoup de (fraises) : si gn’è des fraijes?, i gn’è qu’ça! (s’il y a des fraises ? il n’y a
que ça!)
Il y avait beaucoup de crottes de chien : cè n’atout qu’ène crotte dè tchin.
En voici déjà beaucoup : a v’là d’jà.
Il y a beaucoup de (pommes) : dj’allans toûner a peummes (nous allons tourner à –
devenir – pommes.)
On buvait beaucoup d’alcool : on buvout la goutte à la quieule (on buvait la goutte
– l’alcool – à l’écuelle.)
Il pleuvait beaucoup : i pleuvout d’belle (v. pleuvoir, pluie.)
Il y en avait sûrement mille : si gn’a-n avout m’ mille, i gn’a-n avout m’ inque (s’il n’y en
avait pas mille, il n’y en avait pas un.)
Il en a pris beaucoup : i-l a-n è prins ène tchartâye (il en a pris une charretée.)
Quand c’est bon, on préfère vache que veau (une plus grande quantité) : quand c’est bon,
on îme aûtant vatche què vî.
Quand il n’y en a plus – on croit que c’est la fin –, il y en a encore : quand i gn’a-n è pus,
gn’a-n è co.
Il s’en faut de beaucoup : i s’a faût d’tout plî.
Pas beaucoup, guère : wâ, mi des masses.
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